
Photo par Apostolos Zacharakis
ΣΥΝ-ΚΡΟΥΣH (2024)
Un projet du Centre International de Danse et de Théâtre de Milos avec la collaboration d’Omnivion.
Présenté le 21 juillet 2024 au Centre de Conférence de Milos, Cyclades / Grèce.
Photos : https://www.flickr.com/photos/omnivion/albums/72177720320317226/
Note d’intention
Il s’agit d’une action intersectorielle sous la forme d’un atelier en trois parties pour les enfants et les adolescents, au cours duquel nous explorerons les limites de la notion du conflit social, psychologique et corporel.
Le groupe de participants aux ateliers, âgés de 10 à 18 ans, expérimentera sous la direction de deux animateurs/pédagogues (Filio Louvari, Dimitri Tsiapkinis) de manière ludique, en utilisant des outils issus de la danse contemporaine, des arts martiaux et du théâtre corporel.
Comment éduquer les enfants et les adolescents à éviter les conflits destructeurs ? Comment les sensibiliser à la nécessité de limiter la violence ? Toute forme de violence est-elle « mauvaise» ? Avant même d’aborder le concept de conflit, examinons l’étymologie du mot d’un point de vue scientifique : Une collision est un phénomène physique qui désigne le rapprochement instantané de deux corps. Et nous connaissons bien le préfixe «co-» : il signifie « ensemble ».
Alors… une collision ensemble ? Que signifie cet oxymore ?
Qui se souvient de la lutte enragée de son enfance avec les frères et sœurs ou les copains dans le salon ? Des bagarres pleines de vitalité et d’excitation, apportant une sorte de joie mystérieuse ? Aujourd’hui, nous l’attribuerions certainement au phénomène du développement de la testostérone qui, soit dit en passant, n’est pas l’apanage des seuls garçons. Il apparaît comme une tendance naturelle saine qui renforce le corps et participe au développement de l’esprit.
Notre morale pacifiste (après deux guerres) tend à réprimer toute forme de violence avec un zèle fervent, surtout quand on voit des petits garçons « se taper dessus ». Il est désormais très rare que les jeunes expriment cet élan. Un élan qui n’est pas seulement dirigé contre l’autre mais aussi contre l’univers : grimper aux arbres, courir à travers les champs pour s’amuser, crier fort, lancer des pierres le plus loin possible, et ainsi de suite. À l’école, de tels comportements sont considérés comme inappropriés et sont difficiles à traiter de manière « productive ».
Lors d’un atelier avec des lycéens, je me souviens du profond émerveillement sur leurs visages lorsque je leur ai demandé de courir à travers une arène rouge en hurlant, ce qu’ils auraient fait spontanément si aucun adulte n’était présent… Certains d’entre eux ont timidement demandé la permission à leur professeur suite à mes mes instructions ! L’excitation qu’ils ont ressentie par la suite était très amusante. Je considère qu’une familiarisation prudente des jeunes avec les conflits verbaux et physiques est une priorité absolue, afin de stimuler leur intelligence kinesthésique et émotionnelle.
Exemples : Quand et où suis-je blessé par tel ou tel comportement ?
Ma camarade de classe pourrait-elle être blessée de la même manière si je lui faisais la même chose ? Comment tomber sans se faire mal et comment accompagner quelqu’un dans sa chute ? Quel poids puis-je donner à l’autre et comment puis-je y participer physiquement ou mentalement ?
Approche pédagogique
Comme toutes les actions du CIDTM, celle-ci aborde l’enseignement comme un processus d’échange et de coopération entre formateur et étudiant et sera menée avec les méthodes de la « Pédagogie de la joie » et de la « Communication non violente ». Un processus d’enseignement non formelle plein de création, et avec le concept du jeu comme point de départ de chaque action/exercice.
La dimension expérimentale de ces ateliers réside dans le fait que les ateliers seront suivis par les étudiants et les trois animateurs, créant ainsi une hiérarchie horizontale (nous préférons dire une « non-hiérarchie ») dans le groupe qui, à la fin de l’action, décidera de la forme de la performance. D’autres matières des ateliers deviendront des scènes qui seront partagées avec le public, et d’autres resteront « secrètes » entre les participants, en fonction de la volonté des jeunes.
Objectif
L’un des principaux objectifs du Centre International de Danse et de Théâtre de Milos est de renforcer l’idée que l’art s’adresse à toute personne sans exception, en mettant l’accent sur l’autonomisation des enfants et des adolescents. Comme tous nos projets, cette action spécifique vise à développer l’intelligence kinesthésique, émotionnelle et intellectuelle, loin des stéréotypes sociaux, des « habitudes » et de la discrimination du passé. C’est une tentative de sensibilisation et d’éveil qui inspirera les communautés des prochaines générations à des perceptions différentes de soi, d’autrui et du monde.
Animation de l’atelier pédagogique / Chorégraphie / Direction : Filio Louvari, Dimitri Tsiapkinis
Interprétation / Performance : Le groupe d’enfants et d’adolescents de l’atelier avec les animateurs
Photographe : Apostolos Zacharakis
Organisation de la production : Stelios Zoulias
Communication : Centre International de Danse et de Théâtre de Milos (CIDTM)
Page web : https://milosdancetheater.com